Quel chiffre d’affaires pour quel salaire quand on est auto-entrepreneur ?
Vous vous posez cette question pour votre projet de micro-entreprise ?
Dans cet article, j’explore :
🔹 La différence entre chiffre d’affaires et profit.
🔹 Les dépenses à prendre en compte dans vos calculs.
🔹 Deux exemples concrets pour y voir clair.
Catégories : Explorer votre modèle financier
Tags : Micro-entreprise
Combien dois-je vendre en micro-entreprise pour m‘assurer l’équivalent de mon salaire actuel ? 😏
Si vous souhaitez passer de salarié à auto-entrepreneur, il y a quelques ajustements à faire quand vous pensez à votre revenu. En effet, un salarié doit connaître la différence entre un salaire brut et un salaire net pour bien comprendre quel revenu il aura vraiment à sa disposition à chaque fin de mois. Un auto-entrepreneur, en revanche, doit connaître la différence entre son chiffre d’affaires et son profit.
Ce sont ces concepts que j’explore dans cet article, avec l’intention de vous aider à trouver votre réponse à la question : « quel chiffre d’affaires pour quel salaire quand on est auto-entrepreneur ? »
1 La différence entre chiffre d’affaires et profit
Tout d’abord, les éléments les importants à comprendre pour commencer à répondre à la question « quel chiffre d’affaires pour quel salaire quand on est auto-entrepreneur ? », c’est la différence entre le chiffre d’affaires et le profit.
👉 Le chiffre d’affaires, c’est la somme de ce que vous facturez à votre client. On peut aussi dire que c’est la somme de toutes vos factures émises, ou également la somme de ce que vous encaissez de vos clients.
👉 Le profit, c’est ce qu’il vous reste en banque, après avoir payé tout ce dont vous avez besoin pour fournir le produit ou le service vendu à votre client, en incluant ce que vous devez à l’État.
Entre les deux, il y a différents coûts, que nous allons examiner ensemble.
2. Les différents coûts à prévoir
Pour répondre correctement à la question « quel chiffre d’affaires pour quel salaire quand on est auto-entrepreneur ? », il faut d’abord bien maîtriser votre activité. Pouvez-vous lister tous les éléments dont vous avez besoin pour satisfaire vos clients ? En connaissez-vous le prix ? C’est peut-être le moment de faire quelques recherches !
👉 Ces dépenses professionnelles incluent par exemple :
– les frais de déplacements,
– les frais d’envois,
– l’achat d’outils et de matériel,
– l’achat de marchandises ou de matières premières,
– l’abonnement à des services,
– l’achat de services en freelance.
– …et surement tout un tas de dépenses spécifiques à votre activité.
👉 Le second type de dépenses à prendre en compte sont les charges et taxes auxquelles les auto-entrepreneurs sont soumis. En micro-entreprise, il faut considérer les cotisations sociales et la CFE.
Les cotisations sociales dépendent de la nature de votre activité. Vous trouvez des informations officielles ici.
Ce qu’il faut retenir, c’est que les cotisations sociales en auto-entrepreneur :
– se calculent sur le montant de votre chiffre d’affaires encaissé,
– et qu’il y a des plafonds de chiffre d’affaires à ne pas dépasser pour chaque activité, sous peine d’être soumis obligatoirement à la TVA, puis d’être exclu du régime de la micro-entreprise et de devoir créer une entreprise classique.
Pour calculer votre taux, il faut ajouter votre taux de charges sociales et votre taux de contribution à la formation professionnelle. Par exemple, pour un commerçant, il s’agit de 12,8%+0,1%=12,9%.
Une fois votre taux trouvé, il s’applique de la même manière à chaque déclaration de chiffre d’affaires.
La CFE (Cotisation Foncière des Entreprises) se paie une fois par an ; elle dépend du nombre de mètres carrés utilisés pour votre activité et de votre lieu d’exercice de votre activité. C’est une sorte de taxe d’habitation pour votre micro-entreprise.
Enfin, je ne parlerai pas ici de l’impôt sur le revenu, puisque comme pour un salarié, il relève de votre impôt personnel. Sachez juste qu’une option souvent avantageuse vous est offerte sous conditions quand vous êtes micro-entrepreneur, qui s’appelle le prélèvement libératoire.
Une fois que vous aurez rassemblé tous ces éléments, qui sont spécifiques à votre projet, vous pourrez vous approcher de la réponse à la question « quel chiffre d’affaires pour quel salaire quand on est auto-entrepreneur ? ».
Avant de vous montrer deux exemples concrets de calculs, je vais m’arrêter un instant sur l’importance d’anticiper le développement de votre projet.
3. La destination du profit réalisé
Il reste un dernier point à évoquer pour ne pas se faire piéger en tentant de calculer quel chiffre d’affaires vous devez atteindre pour générer votre salaire souhaité en auto-entrepreneur, c’est celui de l’investissement et plus généralement du développement de votre projet.
C’est tentant de virer tout le profit de votre micro-entreprise sur votre compte personnel ! Mais si vous voulez développer votre projet, tester de nouveaux produits ou services, cultiver de nouvelles compétences ou faire un gros investissement à moyen terme, il faut faire un peu de stratégie et vous projeter dans le futur. En effet, il faut penser à réserver une part du profit pour le développement de votre activité.
La réponse à notre question de départ est donc la suivante en théorie :
Partez du revenu mensuel souhaité, ajoutez-y une part d’épargne pour votre micro-entreprise pour vous créer de quoi développer votre activité : c’est le profit que vous visez.
Puis ajouter une estimation de vos dépenses professionnelles mensuelles : vous obtenez une estimation d’un chiffre d’affaires à atteindre, qui ne prend pas encore en compte vos cotisations sociales.
Pour cela, à partir de votre taux, vous pouvez calculer le montant mensuel de vos cotisations pour un chiffre d’affaires donné.
Ces calculs peuvent vite devenir compliqués !
4. Quel chiffre d’affaires pour quel salaire quand on est auto-entrepreneur : les exemples concrets de Marc et Sophie
👉 Marc, 53 ans, lance une activité de service à la personne en bricolage. Il dispose déjà d’une boite à outils bien fournie. Il compte mettre des petites annonces dans sa ville et aider des personnes du coin à faire des menus travaux chez elles.
Son taux de cotisations : 22,2 %
Ses dépenses mensuelles : frais d’essence, consommables de bricolage, impression de cartes de visite et brochures.
Marc considère qu’il va facturer en moyenne 150 euros par client pour son service et dépenser 300 euros par mois.
S’il souhaite un revenu de 1 500 euros, alors il devra réaliser un chiffre d’affaires de 2 314 euros et trouver 15 clients par mois en moyenne. Il paiera 514 euros de cotisations sociales par mois. A lui, ensuite, de garder une partie de ses 1 500 euros pour un projet de développement futur de son activité, par exemple, investir dans une perceuse plus performante.
👉 Sophie décide de débuter une activité de vente en ligne. Elle achète des carnets en Asie et les revend en France sur son site Internet. C’est une activité complémentaire à son activité salariée et elle souhaite en tirer 500 euros par mois.
Son taux de cotisations : 12,9%
Ses dépenses mensuelles : achat de carnets, frais de paiement en ligne, enveloppes, timbres.
Sophie fixe le prix de ses carnets à 8 euros et estime ses dépenses à 200 euros par mois.
Pour obtenir 500 euros de revenu mensuem, elle devra réaliser un chiffre d’affaires de 804 euros et donc vendre environ 100 carnets. Elle paiera 104 euros de cotisations.
